Le 23 juillet 2006, à Séoul, Jean-Louis COURJAULT découvre dans le congélateur familial les corps de deux bébés. Il informe la Police coréenne de sa découverte avant même d’en aviser son épouse, Véronique COURJAULT, alors en France. Une période relativement longue s’écoulera entre la découverte des corps des bébés par son mari et les aveux en garde-à-vue de Madame COURJAULT les 11 et 12 octobre 2006. Elle est aujourd’hui mise en examen du chef d’assassinats commis sur la personne de trois de ses enfants nouveaux-nés, dont les accouchements auraient eu lieu en juillet 1999 pour un bébé né en Charente-Maritime et, pour les bébés nés en Corée, en octobre 2002 et décembre 2003 à Séoul. Le docteur BENSUSSAN sera désigné en compagnie du Professeur BRION pour la contre-expertise psychiatrique des époux COURJAULT. Alors que personne ne pouvait initialement imaginer une telle cécité psychique de la part d’un conjoint, Jean-Louis COURJAULT a bénéficié d’un non-lieu, confirmé le 23 janvier 2009 par la chambre de l’Instruction de la Cour d’appel d’Orléans. Le procès de son épouse se tiendra au mois de juin 2009 devant la Cour d’assises d’Indre et Loire. Lors d’une audition de plus de trois heures devant la Cour d’assises,le docteur BENSUSSAN réfutera méthodiquement la thèse du déni de grossesse, défendue par des experts de renom cités comme témoins (obstétricien, psychiatre et psychanalystes). Il évoquera au contraire des grossesses dissimulées, dont l’issue est bien souvent fatale. Son argumentaire sera suffisamment convaincant pour que Maître Henri LECLERC, dans sa plaidoirie, se détache de l’axe de défense initial (le déni de grossesse), tandis que les réquisitions modérées de l’Avocat général, Philippe VARIN, tiendront compte de l’altération du discernement de Véronique COURJAULT, retenue par Paul BENSUSSAN et Serge BRION en raison d’une structure particulière de personnalité. Le verdict prononcé le 18 juin 2009 sera donc clément : Véronique COURJAULT, qui encourait la réclusion criminelle à perpétuité, sera condamnée à une peine de 8 années d’emprisonnement. Après l’énoncé du verdict, Paul BENSUSSAN posera dans les colonnes du Monde les questions soulevées par l’influence des médias sur l’issue d’un procès.