Au mois de novembre 2007, un violeur en série, condamné à perpétuité en Allemagne pour le viol de deux victimes et le viol et le meurtre précédé de viol d’une autre victime, est mis en examen pour le viol et le meurtre de Sylvie BATON, dans l’Yonne, dans la nuit du 4 au 5 mai 1989. C’est près de 20 ans après les faits que leur auteur présumé est ainsi identifié, grâce à des prélèvements ADN inexploitables à l’époque et à l’opiniâtreté d’un juge d’instruction, Monsieur Charles PRATS.
En dépit de l’identification par son ADN et de la lourdeur de ses antécédents criminels, le mis en examen niait encore farouchement les faits lors de l’instruction, reconnaissant seulement avoir traversé la France au volant de son van en 1989, et avoir eu des relations sexuelles « librement consenties » avec une Française dont il ne se remémorait ni le nom, ni le visage.
Le docteur BENSUSSAN a joué dans cette affaire un rôle particulier : missionné pour l’expertise psychiatrique de Monsieur MUENSTERMANN, il assistera aussi, à la demande et aux côtés du magistrat instructeur, aux auditions, confrontations et reconstitutions. L’ensemble donnant à son expertise un recul et un angle d’éclairage inhabituels.
Le 12 octobre 2011, au terme de 8 jours de débats devant la Cour d’assises de l’Yonne, Ulrich MUENSTERMANN est condamné à la prison à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22 ans. Verdict confirmé en appel, le 22 septembre 2012, par la Cour d’assises de Melun.