Madame Marina PETRELLA a été jugée et condamnée en Italie à une peine de réclusion à perpétuité, pour des faits criminels commis au début des années 1980, alors qu’elle était membre des Brigades Rouges.
Après avoir épuisé les différents recours juridiques possibles, jusqu’à la confirmation en 1993 de sa condamnation par la Cour de cassation de la justice italienne, elle s’est rendue en France dès le lendemain de sa condamnation définitive, décidée à échapper à la détention. Elle vivait donc en France depuis 1993, de façon non clandestine, déclinant régulièrement son identité et occupant régulièrement des emplois stables, jouissant d’une relative sécurité fondée sur la « doctrine Mitterrand » qui déclarait, le 21 avril 1985, devant le 65e congrès de la Ligue des Droits de l’Homme que « Les réfugiés italiens […] qui ont participé à l’action terroriste avant 1981 (…) ont rompu avec la machine infernale dans laquelle ils s’étaient engagés, ont abordé une deuxième phase de leur propre vie, se sont inséré dans la société française […]. J’ai dit au gouvernement italien qu’ils étaient à l’abri de toute sanction par voie d’extradition […]. »
Marina PETRELLA est interpellée puis placée sous écrou extraditionnel. Son état de santé se dégrade dans les jours suivant le rejet de son pourvoi en cassation, faisant redouter au personnel pénitentiaire un risque suicidaire. Elle sera finalement hospitalisée, avant que l’Élysée ne renonce officiellement à son extradition, le 12 octobre 2008.
Deux expertises successives de Marina PETRELLA avaient dans l’intervalle été confiées en urgence au docteur BENSUSSAN, aux mois d’avril et juin 2008 afin de donner un avis sur l’état psychiatrique et psychologique de Marina PETRELLA et évaluer les risques liés à sa détention et à son extradition.