Doté d’une impressionnante capacité à abuser de la crédulité de ses victimes, parmi lesquelles figurent des personnalités aussi célèbres que Mickey Rourke ou Michel Polnareff, surnommé « l’Arnaqueur des stars » pour ses méfaits à Hollywood, Christophe Rocancourt disposait d’un talent d’acteur qui en fit un mystificateur hors pair, un mythomane escroc parmi les plus talentueux.
En France, une affaire a plus que les autres retenu l’attention. Nous sommes en 2006. De retour en France, Rocancourt est contacté par la réalisatrice Catherine Breillat, qui voit en lui le personnage idéal, le « bad boy », auquel elle propose d’incarner l’arnaqueur repenti dans son prochain film.
Entre ces deux personnalités que tout oppose, une relation s’installe, amicale, intime, proche… Bien que parfaitement au fait des précédentes escroqueries de son « acteur », Catherine Breillat n’en est pas moins fascinée, ce d’autant que, fragilisée par un accident vasculaire cérébral, elle devient bientôt dépendante de son protégé. Ce qui, avec l’imposture amicale et financière, donne une idée de la mesure du talent de Rocancourt.
Trois ans plus tard, Catherine Breillat porte plainte pour abus de faiblesse : elle accuse Christophe Rocancourt de l’avoir ruinée, au point que, « sur la paille », elle a été contrainte de vendre son appartement et d’hypothéquer sa maison.
C’est sur cette personnalité hors normes du cinéma français que le Docteur Bensussan sera chargé de donner un avis, afin d’éclairer les magistrats sur la réalité et les mécanismes de l’abus de faiblesse allégué par Catherine Breillat, qui vaudra à Christophe Rocancourt, au mois de février 2012, une condamnation à une peine de 16 mois d’emprisonnement dont 8 ferme, pour abus de faiblesse.