Et dont la séparation peut pourtant
être hautement conflictuelle, pouvant même mêler les juridictions civile et pénale. Nous ne détaillerons pas les différentes pathologiques psychiatriques pouvant compliquer le cours d’une séparation : elles sont connues de tous et ne comportent, au plan de la procédure, aucune spécificité. Nous évoquerons en revanche les « divorces pathologiques » dans lesquels, si les individus pris un à un sont exempts de pathologie psychiatrique décelable ou évolutive, les relations systémiques sont infiltrées de pathologie,
inextricablement liées à la haine ou au dégoût. Sous cet angle, la raréfaction du divorce pour faute n’a rien changé : c’est dans ce contexte, marqué par la défiance et le doute sur la compétence parentale de l’autre, qu’intervient l’expert psychiatre, dont la mission, il faut bien le reconnaître, est parfois assez proche. . . de celle du juge : il s’agit ici de faire des préconisations en matière de garde et de droit de visite.
Parmi les situations conflictuelles et inextricables le plus souvent rencontrées en pratique expertale, le syndrome d’aliénation parentale (SAP) désormais appelé aliénation parentale (AP), désigne l’ensemble des manifestations psychopathologiques observées chez les enfants soumis à des séparations parentales très conflictuelles, en premier lieu le rejet injustifié ou inexplicable d’un parent par un enfant (voire par une fratrie). Cette entité récemment décrite suscite polémiques et controverses : certain(e)s vont jusqu’à nier l’existence même du phénomène, au motif qu’il ne figure pas dans les classifications internationales des troubles psychiatriques. De fait, il n’a pas été intégré dans la dernière édition du DSM et ne figure pas dans l’ICD, classification de l’OMS, dont la 11e édition est en cours d’élaboration. Il importe de faire soigneusement la part, dans le rejet ou le déni dont cette pathologie fait l’objet, des faiblesses du concept scientifique et de la dimension purement passionnelle, incluant les polémiques sexistes. L’auteur évoque
différentes définitions de l’aliénation parentale, dont la plus actuelle est sans doute la moins polémique.
Il revient sur les causes du rejet du concept par le Comité scientifique du DSM-5. Rejet qui n’est toutefois qu’apparent : si les termes « aliénation parentale » ne figurent pas, nous montrerons que la notion se retrouve clairement dans au moins deux chapitres de la nouvelle classification américaine des troubles mentaux.
mentaux.

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