Tout, ou presque, a été dit et écrit sur ce séisme judiciaire qui, au terme de trois années d’instruction, a donné lieu à un procès aux assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais) en France du 4 mai au 2 juillet 2004, puis à un procès en appel à Paris en novembre 2005.
Le rôle particulier du docteur BENSUSSAN mérite d’être souligné : ayant dénoncé dans « la Dictature de l’émotion » (co-écrit avec l’avocate Florence RAULT) les dérives de la protection de l’enfance, il avait aussi fait partie, deux années durant, d’un groupe de travail à la Chancellerie sur les fausses allégations d’abus sexuels (thème de son premier ouvrage, « Inceste, le piège du soupçon », paru en 1999). Dans ses travaux et publications, il prônait une approche plus rigoureuse de l’analyse de la validité des déclarations d’un enfant, se référant dans ce domaine aux auteurs canadiens et nord-américains. Faisant la distinction entre vérité psychologique et vérité judiciaire, il se démarquait de l’approche simpliste et militante centrée sur le refus du « mensonge » enfantin : un très jeune enfant mal interrogé peut être sincèrement convaincu d’avoir été victime. Il est aussi l’un des premiers à avoir préconisé l’éradication du terme de crédibilité de la mission de l’expert. Cette proposition sera entérinée par le rapport du groupe de travail chargé d’enquêter sur les dysfonctionnements de l’affaire d’Outreau, remis en février 2005 au Garde des Sceaux.