Depuis l’ouverture d’une information judiciaire en 1988, la Police judiciaire de Lille ne connaissait de Dino SCALA que son portrait-robot et son ADN : le suspect était inconnu au fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), et n’avait jamais été formellement identifié. Les policiers l’avaient alors surnommé le « violeur de la Sambre ».
Son identité n’a été dévoilée que consécutivement aux faits du 5 février 2018, où il commettait enfin ce que les policiers qualifiaient d’« erreur ». C’est à Erquelinnes, en Belgique, qu’une adolescente de 16 ans était victime, sur le chemin du collège, d’un attentat à la pudeur. Un élément de vidéo-surveillance déterminant faisait alors basculer l’enquête : la police disposait désormais d’une plaque d’immatriculation identifiable. Les enquêteurs remontaient ainsi jusqu’à Dino SCALA. Ce père de famille de 57 ans, connu à Pont-sur-Sambre, impliqué localement, autrefois entraîneur et président d’un club de football, au casier judiciaire vierge, était alors interpellé à son domicile de Pont-sur-Sambre, près de Maubeuge. D’un profil d’une incroyable banalité – on pourrait presque oser l’oxymore de « la banalité personnifiée », Monsieur SCALA s’avérait pourtant, durant l’instruction, un violeur en série parmi les plus redoutables, opérant en France et en Belgique : il est reconnu auteur de 56 viols et agressions sexuelles, commis durant 30 années. Il sera condamné le 1er juillet 2022 à une peine de 20 années de réclusion criminelle, dont il ne fera pas appel.