Le concept de l’aliénation parentale – désamour d’un enfant envers l’un de ses deux parents à la suite d’une séparation du couple parental –, fait polémique. Pourtant, sa reconnaissance est d’autant plus essentielle qu’elle nécessite une réponse psycho-juridique adaptée, sous peine d’irréversibilité.
Les experts psychiatres éprouvent moins de difficultés à se trouver confrontés aux affaires criminelles qu’à un divorce hautement conflictuel.
Là, les projections sont impossibles et les « dossiers » passionnants au plan criminologique ; ici, au contraire, l’expert se trouve confronté à un couple que l’amour a déserté, dont la séparation peut mêler les juridictions civile et pénale.
Dans un « divorce pathologique », si les individus pris un à un sont exempts de pathologie psychiatrique, les relations sont pathologiques, infiltrées de haine voire de dégoût. Sous cet angle, la raréfaction du divorce pour faute n’a rien changé : c’est dans ce contexte, marqué par la défiance et le doute sur la compétence parentale de l’autre, qu’intervient l’expert psychiatre, dont la mission, il faut bien le reconnaître, est parfois assez proche… de celle du juge : il s’agit en effet de faire des préconisations en matière de garde et de droit de visite.