stephane-moitoiret-et-sa-femme-noella-hego-image-246515-article-ajust_93011Dans la nuit du 27 au 28 juillet 2008, un petit garçon de 10 ans, Valentin DOMBON, est retrouvé mort dans le village de Lagnieu. L’autopsie révèle un déferlement de violence et un acharnement de son meurtrier : l’enfant a reçu 44 coups de couteau. La police procède rapidement à l’interpellation d’un couple de marginaux : Stéphane MOITOIRET et Noëlla HEGO, sa compagne depuis plus de vingt ans. En dépit d’un faisceau d’indices probants, dont ses empreintes ADN, Monsieur MOITOIRET nie être l’auteur des faits : un clône, assure-t-il, aurait pris sa place. Le couple était en errance depuis de longues années, « en mission divine » selon les propres termes des deux comparses.

Fait assez rare en pratique expertale collégiale, une divergence fondamentale entre les experts sur le degré de responsabilité pénale de l’auteur présumé amènera Paul BENSUSSAN, pour la première fois de sa carrière, à se dissocier du collège d’experts et à rédiger un rapport individuel.

Les trois experts du second collège se rallieront en tout point à la position du docteur BENSUSSAN : ils considèrent Stéphane MOITOIRET comme pénalement irresponsable en raison des troubles psychiatriques sévères auxquels était en proie au moment des faits.

Un troisième collège accentuera la division, retenant à nouveau une responsabilité partielle, mais en invoquant un autre diagnostic. De sorte que le procès d’assises, qui doit se tenir devant la Cour d’assises de l’Ain du 5 au 16 décembre, était annoncé par la presse comme une « bataille d’experts ».

Le 9 décembre 2011, la Cour d’assises de l’Ain reconnaissait la responsabilité pénale  des accusés et condamnait les deux comparses à la prison à perpétuité.

Le débat entre experts aura donc lieu, de nouveau, lors du procès en appel devant la Cour d’assises de Lyon, du 12 au 22 novembre 2013. Une nouvelle fois, il sera reconnu à Stéphane MOITOIRET une « once » de discernement au moment des faits, tandis que « Sa Majesté » Noëlla HEGO, acquittée du chef de complicité, se verra condamnée à une peine 5 ans d’emprisonnement, dont un avec sursis pour la tentative d’enlèvement… d’un autre petit Valentin.