Après DSK, Weinstein ou « Balance ton porc », l’affaire Epstein est révélatrice: l’émotion gagne le droit. Si sa réalité est mise en cause par les thèses complotistes, le suicide de Jeffrey Epstein est considéré par les milieux associatifs comme une ultime « provocation » vis-à-vis des victimes. Quand ces derniers ou des Secrétaires d’Etat prétendent que la justice doit reconstruire les victimes, le discours devient problématique.

Par voie de communiqué de presse du 12 août, Marlène Schiappa réclame avec Adrien Taquet, secrétaire d’État à la Protection de l’enfance, l’ouverture d’une enquête en France, afin que « toute la lumière soit faite » sur d’éventuels liens avec la France, mais aussi et surtout, que la mort de Monsieur Epstein « ne prive pas les victimes de la justice à laquelle elles ont droit : condition essentielle à leur reconstruction ». Ce qui ne manqua pas de provoquer la réaction immédiate du Garde des Sceaux, rappelant l’indépendance de l’autorité judiciaire et la proscription des instructions individuelles au Parquet depuis 2013.

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