L’article propose la lecture critique d’une évidence : seule une relation sexuelle consentie est tolérable, le droit de cuissage est révolu et toute forme de sexualité imposée, y compris au sein d’un couple constitué, est un viol. Apparu en 1990 dans le code pénal, le viol entre époux (ou concubins) est depuis la loi du 4 avril 2006 plus sévèrement puni que celui d’une inconnue : le mariage (ou la vie commune) est une circonstance aggravante. L’article expose la difficulté, pour le juge comme pour l’expert psychiatre, d’évaluer le consentement ou le refus du ou de la plaignant(e) et propose de ne plus amalgamer sous un seul vocable des situations aussi différentes que l’agression sauvage par un inconnu et la sexualité imposée par un conjoint.